73AGNU : Rapport de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA)

73AGNU : Rapport de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA)

Publié le 9 novembre 2018 à 20h25 - Mis à jour le 25 juillet 2023 à 03h03

Intervention de S.E. Mme Isabelle PICCO, Ambassadeur, Représentant permanent:

Monsieur le Président,

Permettez-moi de débuter mon intervention en saluant la réélection de M. Yukiya Amano à la tête de l’Agence internationale de l’énergie atomique, qui témoigne de la confiance que placent les Etats membres dans son leadership. 

Comme l’indique le rapport annuel qui nous a été présenté, il est important de rappeler l’objectif de l’Agence d’accroître « la contribution de l’énergie atomique à la paix, la santé et la prospérité dans le monde entier » et de souligner sa devise « l’atome pour la paix et le développement » qui symbolise en peu de mot le caractère primordial de sa mission.

Dans un monde tourmenté, où nos Etats sont souvent confrontés à plusieurs défis concomitants et cumulatifs, le rôle de l’Agence demeure central.

D’une part, elle doit faire face aux défis sécuritaires comme la prolifération nucléaire et faire respecter les garanties prises par les Etats et, d’autre part, ses programmes apportent une contribution importante dans le domaine du développement.

L’accès à une énergie sûre, abordable et à faible émission de gaz à effet de serre ainsi que l’utilisation de techniques nucléaires dans les domaines de l’agriculture, de l’érosion des sols et de la santé notamment, contribuent directement aux ODD n°7, 2 et 3 respectivement.

Ainsi, si le grand public ne se rend pas toujours compte de l’ensemble des usages qui sont faits de la technologie nucléaire et de la contribution positive au quotidien de l’utilisation pacifique de l’atome, le rôle de l’Agence est un garant principal de la sécurité internationale et un facteur important de développement durable.

Monsieur le Président,

Le Forum scientifique  qui s’est tenu au Siège de l’AIEA à Vienne en septembre, consacré cette année à « la technologie nucléaire au service du climat : atténuation et adaptation », était particulièrement opportun, tant les impacts du changement climatique nous affectent, tous sans exception, et certains pays avec une violence extrême.

Le travail de l’AIEA peut nous aider à réduire les émissions de gaz à effets de serre et à évaluer les effets du changement climatique par l’application de techniques nucléaires au service de la recherche scientifique et de la préservation du climat.

Monsieur le Président,

Soyez également assurés que la Principauté continuera de soutenir l’Agence, et notamment le Programme PACT qui vise à améliorer l’efficacité des services de médecine radiologique dans la lutte contre le cancer, que le Gouvernement Princier appuie depuis 2008.

Par ailleurs, nous partageons avec l’Agence un profond engagement en faveur de la science et de la coopération, qui doivent permettre de répondre aux aspirations des Etats pour contribuer au développement durable et améliorer la qualité de vie.

Dans le domaine de la recherche scientifique marine, l’Agence a, par exemple, élaboré de nouvelles méthodes d’analyse et mené des études environnementales afin d’améliorer la compréhension des mouvements de contaminants toxiques (mercure, plomb, etc.) et leurs effets sur les écosystèmes côtiers et marins.

La coopération de Monaco avec l’Agence remonte à 1961, lorsque fut installé le Laboratoire international de radioactivité marine de l’AIEA, au sein du Musée océanographique.

Initialement, les laboratoires installés à Monaco étaient spécifiquement consacrés à l’environnement marin et menaient des recherches scientifiques, tant au sein du laboratoire que sur les océans et les mers du monde, pour évaluer les impacts d’activités humaines sur les espèces marines et collecter des données. 

La Principauté accueille depuis 20 ans les Laboratoires de l’environnement de l’AIEA dans leur emplacement actuel, où plus de 40 personnes travaillent. Cet anniversaire était célébré le mois dernier en Principauté avec le Directeur général adjoint de l'AIEA et Chef du Département des sciences et des applications nucléaires.

En 2012, l’AIEA a aussi établi, dans ces même locaux, le Centre international de coordination sur l’acidification des océans au sin des Laboratoires de l’environnement.

Conséquence directe de l’augmentation du CO2 dans l’atmosphère, l’acidification des océans a des impacts importants et dévastateurs pour de nombreuses espèces marines qui forment une coquille ou ont un squelette calcaire, comme les crustacés et les coraux. 

L’AIEA, son Centre international de coordination et le Centre scientifique de Monaco organisent à intervalle régulier, en Principauté, des ateliers internationaux sur les impacts socio-économiques de l’acidification des océans. Après avoir dressé un état des lieux, étudié les conséquences sur la pêche et l’aquaculture et abordé les impacts pour les populations côtières, la quatrième édition, en octobre 2017, était consacrée aux effets sur les récifs de coraux.

En conclusion, Monsieur le Président, Monaco exprime cette année encore toute sa confiance à l’Agence internationale de l’énergie atomique et a le plaisir de continuer à se porter co-auteur du projet de résolution.