73AGNU: adoption du projet de résolution « le sport, facteur de développement durable »
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73AGNU: adoption du projet de résolution « le sport, facteur de développement durable »

Publié le 3 décembre 2018 à 23h23 - Mis à jour le 25 juillet 2023 à 03h03

Point 12 : le sport au service du développement et de la paix 

Intervention de  S.E. Mme Isabelle PICCO, Ambassadeur, Représentant permanent:

Monsieur le Président,

Permettez-moi en premier lieu de remercier le Secrétaire général pour son rapport et en particulier la Division du développement social inclusif qui est désormais l’entité du Secrétariat en charge de la question du sport au service du développement et de la paix.

Le nouvel intitulé de ce projet de résolution, « le sport, facteur de développement durable », indique sans équivoque que le sport offre de nombreuses opportunités pour réaliser le Programme 2030. 

Il y a 25 ans, à l’initiative de l’Egypte, l’Assemblée générale adoptait, pour la première fois, une résolution consacrée au sport et à l’idéal olympique. Depuis 1993, la reconnaissance du sport au sein du travail de l’ONU n’a cessé de se renforcer.

Comme cela a été souligné lors de la présentation par le Représentant permanent de la Tunisie, ce projet de résolution met en lumière le cadre normatif relatif au sport.

La très vaste contribution du sport au développement et à la paix est incontestable et nous avons la conviction que son potentiel est exponentiel dans la poursuite de nos objectifs communs de développement durable. Il nous appartient de continuer à développer son rôle de levier, notamment par les outils de communication utilisés par la jeunesse.

Monsieur le Président,

Quel meilleur exemple que les Jeux olympiques d’hiver de PyeongChang pour illustrer ce que le dialogue autour du sport permet de réaliser ?

Le succès des efforts entrepris par le Président du Comité international olympique visant à établir un dialogue entre les deux Corées a offert au monde un message d’espoir. Voir les athlètes de ces deux pays défiler sous un même drapeau lors des cérémonies d’ouverture et de clôture fut extrêmement fort pour tout amoureux du sport et défenseur de la paix.

Au-delà de ces moments symboliques, le sport favorise la compréhension, la cohésion, la réconciliation et la paix. Dans de nombreux pays, entre de nombreuses communautés, le sport s’avère être un langage commun défiant les barrières. 

Le sport, qu’il soit récréatif ou compétitif, individuel ou collectif, véhicule des valeurs essentielles et permet à l’être humain d’exprimer tout son potentiel. 

Dans le cadre du forum « l’Olympisme en action » qui s’est tenu à la veille de l’ouverture des Jeux Olympiques de la jeunesse à Buenos Aires, en octobre, et auquel j’ai eu le privilège de participer, j’ai pu me rendre compte combien le travail que nous réalisons à l’ONU est pertinent pour les ONG et les associations sur le terrain, en particulier en matière de développement social et de droits de l’homme.

Ceci doit être souligné, alors que nous fêtons cette année le 70ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme et que nous avons tenu le Sommet de la paix Nelson Mandela en septembre dernier.

Il est donc aussi crucial de toujours avoir à l’esprit, dans nos délibérations, les récipiendaires des décisions que nous adoptons.

Le grand succès de ce premier Forum qui a rassemblé les membres du Mouvement olympique, des ONG, des professionnels du sport et des Institutions de l’ONU a prouvé, si cela était nécessaire, le pouvoir unificateur du CIO et sa contribution effective aux actions de l’ONU.

Les discussions ont aussi confirmé le rôle du sport comme moyen de sensibilisation sur des sujets de société et pour sa contribution à la cohésion sociale, l’inclusion et la lutte contre les inégalités, y compris de genre et de rémunération.

Les sportifs sont des modèles et la jeunesse, en particulier, s’identifie dans les plus grands champions. C’est pourquoi, tout comme les équipes de renommée internationale, les sportifs peuvent relayer des messages positifs et contribuer à soutenir des actions de coopération internationale. A nous de les convaincre de nous aider à promouvoir les objectifs de développement durable.

Monsieur le Président,

Les bénéfices sociétaux du sport sont indiscutables. 

Le projet de résolution reconnait le Plan d’action de Kazan, endossé par l’UNESCO en 2017 et le cadre de suivi des politiques du sport qu’il fixe.

Je tiens à souligner la pertinence de cet instrument de référence, en ce qu’il offre une vision globale de l’accès universel au sport, à l’éducation physique et à l’activité physique et décrit concrètement comment ils peuvent contribuer à la réalisation des objectifs de développement durable et de leurs cibles.

Outil éducatif primordial, nous devons continuer à œuvrer afin que le sport soit partie intégrante des programmes scolaires dans tous nos pays.

L’accès au sport est particulièrement important pour les filles et les personnes handicapées et il doit leur être assuré sans entrave. Je tiens ici à saluer le travail fait par le Système des Nations Unies et ses partenaires, en ce 3 décembre, où nous célébrons la Journée internationale des personnes handicapées. 

Nombreux sont les jeunes de milieux défavorisés qui ont pu, grâce au sport, poursuivre des études supérieures et obtenir des débouchés qui ne leur auraient pas été autrement accessibles. Il convient aussi de saluer les programmes après-scolaires sponsorisés par le secteur privé, qui permettent aux jeunes de communautés marginalisées de ne pas se laisser entraîner dans des activités répréhensibles. 

Comme l’a souligné la Déclaration de la troisième Réunion de haut niveau sur la prévention et la maîtrise des maladies non-transmissibles, en septembre dernier, l’activité physique régulière doit continuer à être encouragée pour promouvoir des modes de vie sains, puisqu’elle permet notamment de lutter contre les maladies cardio-vasculaires et l’obésité. 

Ses bénéfices sont tels que l’activité physique fait aussi désormais partie des traitement médicaux, y compris pour la lutte contre le cancer, car elle permet aux patients de mieux supporter des traitements lourds. 

Cette convergence d’efforts par les différents secteurs de la société, Institutions étatiques, secteur privé, établissements médicaux, est encourageante. 

Les partenariats sont la clé de voute d’une meilleure utilisation du sport pour la promotion et la réalisation des objectifs de développement durable.

Aussi, notre délégation est particulièrement satisfaite des événements qu’elle a pu promouvoir durant l’année écoulée, en collaboration avec de nombreuses Missions et organisations, en marge de la Commission du développement social, de la Commission de la condition de la femme, ainsi qu’à l’occasion de la célébration de la journée internationale du sport, du Forum politique de haut niveau ou concomitamment avec la Coupe du monde de football.

Monsieur le Président,

La riche collaboration des Missions de Tunisie et de Monaco, co-présidentes du Groupe des amis du sport, s’est amplifiée cette année avec l’ouverture du Groupe à tout Etat membre intéressé. Nous nous sommes attachés à offrir un espace d’interaction et d’échange avec les entités du Système des Nations Unies. La forte mobilisation lors de nos réunions mensuelles témoigne du pouvoir du sport en tant que facteur de développement durable.

Nous sommes particulièrement fiers que la résolution que nous nous apprêtons à adopter soit tournée vers l’avenir que nous voulons et mette en exergue les synergies entre le sport et l’Agenda 2030.

Je ne saurais conclure sans exprimer ma reconnaissance amicale à mon homologue de Tunisie, l’Ambassadeur Mohamed Khaled Khiari, sportif accompli, avec qui j’ai eu l’honneur et le plaisir d’assurer la coprésidence du Groupe des amis du sport, au cours des six dernières années.