Message vidéo de S.A.S. le Prince Souverain au Sommet sur la biodiversité

Message vidéo de S.A.S. le Prince Souverain au Sommet sur la biodiversité

Publié le 30 septembre 2020 à 18h56 - Mis à jour le 25 juillet 2023 à 03h03

Message vidéo de  S.A.S. le Prince Souverain

Sommet virtuel des Chefs d’Etat et de Gouvernement sur la biodiversité

New-York, 30 septembre 2020

  

Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement,

Excellences,

Mesdames et Messieurs,

Chers amis,

 

De toutes les crises nombreuses et douloureuses que traverse notre monde, celle qui concerne la biodiversité est sans doute l’une des moins perceptibles. C’est pourtant l’une des plus aiguës.

Comme nous l’a confirmé l’an dernier le premier rapport de l’IPBES, nous sommes en train de vivre la sixième extinction de masse du vivant. Et nous en sommes seuls responsables.                                                    

Ces 50 dernières années, près de 60% de la population de vertébrés de notre Planète ont disparu, des milliers d’espèces ont été exterminées , Un tiers des 98 500 espèces étudiées l’année dernière par l’UICN est directement menacé.

Ce phénomène ne se mesure pas seulement en perte d’espèces. Il se mesure aussi en perte de récoltes, en sécheresse, en inondations,  Il se mesure en drames humains.

Et je ne parlerai pas ici des conséquences sanitaires de cette situation, les maladies émergentes étant souvent le résultat de l'empiètement humain sur les écosystèmes naturels.

Partout à travers la Planète, les menaces sur la biodiversité figurent parmi les principaux périls auxquels l’Humanité devra faire face au cours de la décennie à venir.

Or, nous ne constatons encore que très peu de progrès, alors même que nous sommes en passe de clore la décennie que les Nations unies ont consacrée à cet enjeu.

C’est pourquoi il nous faut renforcer considérablement nos actions. Sur tous ces sujets.

Je voudrais plus particulièrement évoquer  la biodiversité marine. C’est un des sujets  que je crois prioritaire, mais  qui est encore trop rarement appréhendé  à sa  juste mesure.

Les océans sont riches d’une biodiversité encore souvent méconnue, mais déjà menacée. Dans le rapport que je citais, l’IPBES estimait que les deux-tiers des océans étaient en danger.

Pour préserver leur biodiversité, il nous faut d’abord lutter contre le changement climatique, qui fait tant de dégâts dans les milieux marins, comme l’a prouvé le rapport du GIEC conduit à notre demande et rendu public à Monaco il y a un an : il bouleverse les écosystèmes, modifie les courants océaniques et détruit les habitats.

Il nous faut également lutter contre son corollaire qu’est l’acidification des océans, aux effets déjà désastreux sur de nombreuses espèces, comme le montrent les nombreux travaux qui y ont été consacrés à Monaco.

Il nous faut aussi éradiquer les pollutions plastiques, en bannissant leur usage unique et en développant le recyclage des déchets plastiques.

Il nous faut surtout mieux préserver les écosystèmes marins, à travers notamment l’accroissement des aires marines protégées. Nous ne pouvons que constater que le minimum de 10% fixé il y a 10 ans par la convention sur la biodiversité n’est pas atteint et il faudra  se fixer en Mai prochain en Chine des objectifs  significatifs et courageux sur terre comme sur mer.

C’est pourquoi la Principauté de Monaco a rejoint la « Global Ocean Alliance », qui vise la protection d’au moins 30% de l’océan d’ici 2030, sous la forme d’aires marines protégées, et cela ne devrait pas exclure l’antarctique, ce continent que, dans leur sagesse, nos prédécesseurs ont dédié à la science.

C’est pourquoi nous avons créé, avec la France et la Tunisie, le Medfund, un Mécanisme  financier  innovant, destiné à favoriser le développement et la mise en réseau des aires marines protégées de Méditerranée.

Enfin, je voudrais attirer votre attention sur la situation préoccupante  des récifs coralliens, qui doivent faire l’objet d’un traitement particulier, au vu de leur importance et de leur situation.

C’est  le sens de la proposition portée par l’Initiative Internationale pour les Récifs Coralliens (ICRI), que Monaco co-préside et qui vise à inclure la reconnaissance de leur spécificité dans le contexte du Cadre mondial de la biodiversité.

Il ne s’agit pas simplement de préserver quelques espèces, quelques écosystèmes, ni même quelques mers. Il s’agit bien de préserver notre planète, notre avenir, notre vie.

C’est pourquoi il est si important d’agir, sans tarder.

Je vous remercie.

L'événement est disponible sur : https://youtu.be/5WoQ0JjMzP8